Chronique : La série « Zombies » (BD de Olivier Peru et Sophian Cholet)

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Alors que le succès de librairie The Walking Dead fait figure de référence écrasante en matière de comics traitant des zombies, il reste tout de même de la place au soleil pour d’autres titres dont l’excellent « Zombies » (Pourquoi faire compliqué?), une production « Made in France » de Olivier Peru et Sophian Cholet

La série ayant achevé son premier cycle composé de trois tomes, et s’apprêtant à démarrer son deuxième cycle, une petite séance de rattrapage s’impose.

Alors amateurs de viande pas fraiche, cet article est pour vous!

La première chose qui frappe à la lecture de cette série est la volonté du scénariste de nous faire comprendre qu’il ne compte pas réinventer totalement la poudre et qu’il connait ses classiques. Contrairement à The Walking Dead, les personnages évoluent dans un monde où les zombies étaient des créatures (jusque là) imaginaires bien connues avant que la réalité ne rattrape la fiction.

La second élément marquant est le souci de marquer sa différence avec le mastodonte The Walking Dead de diverses manières. Si l’action se situe également aux USA, l’oeuvre de Peru et Cholet démontre, si cela était nécessaire, que la créativité du vieux continent n’a rien à envier aux comics américain dans la littérature de genre.

Le choix de la couleur établit d’emblée un contraste saisissant avec le noir et blanc du monde de Rick Grimes. « Zombies » sait faire preuve de davantage de légèreté par endroits et n’a rien contre une petite touche de « comic relief » flirtant en quelques occasions avec une approche presque « cartoonesque ».

Mais il ne faut pas s’y tromper, l’horreur n’est jamais loin et le drame le plus noir peut s’abattre à tout instant sur les personnages. La brutalité n’en est que plus cruelle. C’est ce qu’apprend Sam, personnage que nous suivons dès le début de l’aventure. Un homme ordinaire qui se raccroche au mince espoir de retrouver sa fille et à l’envie de ne pas perdre son humanité.

La structure même du récit (trois tomes qui correspondent à une époque) font que la série ne traine pas en longueur et que tout peut arriver à n’importe quel personnage. Il n’y a d’ailleurs pas réellement de héros à proprement parler. Des personnages principaux, tout au plus, qui font de leur mieux dans un monde en ruines.

Quand d’autres récits « zombiesques » jouent la carte du désespoir post-apocalyptique total, « Zombie » ne condamne jamais totalement ses personnages à errer sur une terre anéantie. Il y a toujours une faible lueur au bout du tunnel : des blagues d’enfants bien décidés à s’adapter à leur nouvelle vie, des pistes de vaccin, et plus simplement des preuves que l’homme n’est pas toujours un loup pour l’homme…

Il existe un tome zéro qui fait office d’épisode « préquelle » suivant les pas de Serge Lapointe, personnage haut en couleur et d’une grande importance dans la trilogie, au moment où l’épidémie s’est déclenchée. De l’avis même de l’auteur, il est recommandé de ne lire ce tome qu’après avoir lu les trois autres.

Pour être complet, il reste à ajouter qu’il existe un spin-off de « Zombies » nommé « Zombies nécronologies », une série de « One shots » se focalisant sur l’épidémie dans d’autres coins du monde.

A suivre…